Les ex-adeptes de la secte OKC racontent leur calvaire #OKCinfo

Les audiences du procès de l’OKC (Ogyen Kunzang Chöling) ont été consacrées, vendredi, aux 25 parties civiles à ce jour constituées.

Les deux premiers témoignages ont évoqué l’atmosphère du monde d’enfants enlevés à leurs parents pour intégrer la secte de Robert Spatz : punitions, violences, privations alimentaires. Des journées de jeûne et de prières pour le bien-être du gourou étaient imposées collectivement aux enfants.

Face au tribunal, vendredi, une jeune fille a fait la démonstration d’une prosternation pour illustrer la difficulté de l’exercice. Les enfants devaient répéter à l’excès cette pratique religieuse tournant au supplice. Une punition. La cour s’en était inquiétée les jours précédents.

La déclaration méthodique d’une jeune femme, aujourd’hui avocate, a ensuite vu l’assemblée confrontée à une histoire d’une extrême pesanteur. Elle a décrit ses nuits isolées dans une pièce communicant avec la chambre du lama. Une chambre où il a fait fréquemment irruption pendant plusieurs années, espérant qu’elle accède à de véritables relations sexuelles.

Une autre femme a détaillé des séances prétendument destinées à soigner ses maux de tête, séances durant lesquelles elle devait frapper frénétiquement le sexe du gourou.

Tour à tour, trois jeunes femmes ont décrit des rituels énergétiques, présentés comme des soins ou comme un privilège destiné à élever la puissance particulière de leur aura. Elles ont évoqué des attouchements et une participation sexuelle active sur injonction du gourou.

La reconnaissance de l’unicité d’intention au travers des neuf plaintes pour abus sera déterminante pour la suite du procès. Elle pourrait rendre recevables les dénonciations déposées tardivement, ainsi que celles qui tombent sous les délais de prescription.

Dès le début du procès, la question des pratiques sexuelles dans le bouddhisme a monopolisé l’attention. D’après Carlo Luyckx, échevin des cultes à Saint-Gilles et président de l’Union bouddhique belge (UBB), elles sont rares et réservées à des adultes qui ont atteint de très hauts niveaux de réalisation. En référence à une plainte, ce témoin de la défense a assuré que la bénédiction des chakras avec un dorje était dépourvue de connotation sexuelle et ne justifiait ni la nudité du disciple ni l’isolement du groupe.

Carlo Luyckx a également pu attester de l’ancienneté de la lignée de Kangyur et Dudjom Rinpoché, dont Spatz se réclame. Cet enracinement dans le bouddhisme tibétain est un gage de crédibilité pour ses adeptes.

Certains enfants biberonnés au « spatzisme », qui ont poursuivi un enseignement bouddhiste, remettent aujourd’hui en cause la légitimité de ce professeur de yoga autoproclamé lama. Ils déconstruisent ses concepts fondateurs, comme le karmayoga (offrande de son travail à son lama, tout en exigeant une vie très simple de la part des disciples). « Il transgresse le bouddhisme quand il parle d’une imminente fin du monde ou diabolise le monde extérieur. Il travestit l’engagement au bouddhisme en un culte autour de sa personnalité de lama », a estimé l’un d’eux.

Source : LeSoir

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