Le gourou d’OKC condamné #okcproces #justice #belgique #pedophilie

Même si le Lama Kunzang, comme il se fait appeler, a été officiellement exclu, cette année, de la secte Ogyen Kunzang Chöling (OKC) qu’il a fondée dans les années 70, il restera à jamais le personnage phare de ce mouvement international. Hier, le tribunal correctionnel de Bruxelles a donc condamné Robert Spatz, 72 ans, à 4 ans de prison avec un sursis quasi complet et à une amende de 72 000€.

L’enquête judiciaire sur cette secte, prétendument d’inspiration bouddhiste, a vraiment commencé voici 19 ans avec une impressionnante série de perquisitions opérées dans divers pays où Spatz avait étendu ses activités.

L’Ixellois, qui avait commencé sa carrière comme réparateur de téléviseurs, avait été placé sous mandat d’arrêt pendant quelques semaines en 1997, pour ses activités sectaires, pour ses magouilles financières

mais aussi et surtout pour des faits de mœurs. Hier, le juge Jean-Luc Vander Goten l’a déclaré coupable de viols et d’attentats à la pudeur sur trois jeunes femmes, ainsi que sur deux mineures.

Le président du tribunal a minutieusement décrit le fonctionnement interne d’OKC pour en conclure que des dizaines d’enfants ont été pris en otages, séquestrés dans le château de Castellane, en Provence et arrachés à leurs parents pour obtenir de ceux-ci qu’ils travaillent dans des conditions de semi-esclavagisme. À Castellane, dès l’âge de 2 ans et demi parfois, les gosses étaient endoctrinés par des éducateurs et des enseignants qui leur dispensaient des cours d’un très bon niveau, le lavage de cerveau en moins. En effet, un contrôle de l’Éducation nationale sur place avait notamment révélé la très bonne scolarité des élèves, déduction faite, répétons-le, des pratiques criminelles.

Car des témoins ont décrit les scènes d’horreur auxquelles ils ont assisté quand des enfants étaient tirés des bras de leurs parents, punis sévèrement, privés de chauffage et de nourriture, etc. D’autres ont détaillé les «raids» organisés par des parents pour récupérer leurs gosses par la force…

Quand Spatz est sorti de prison en 1997, il s’est installé clandestinement à Aiseau-Presles avec ses proches pour continuer à diriger la secte via ses cadres dispersés en Belgique, en France, au Portugal et en Espagne notamment. Selon l’accusation, il avait, à cette adresse, versé à nouveau dans la pédophilie. Cependant, les déclarations de la plaignante ont beaucoup varié, au point même qu’à la barre des témoins, elle avait sollicité l’acquittement du principal prévenu. Ce que, dans le doute, le tribunal a prononcé.

Enfin, le «Lama Kunzang» s’est édifié un empire financier à travers une chaîne de sociétés, certaines off-shore, pour exploiter ses victimes, mettre ses très nombreux immeubles en location, blanchir son trésor de guerre et s’octroyer des paradis terrestres aux quatre coins du monde.

Au final, la sanction du tribunal est surtout financière puisque Spatz et OKC devront, à titre provisionnel, débourser près de 4 millions d’euros pour payer les confiscations et indemniser les victimes dont le préjudice total n’est pas encore tout à fait arrêté.

Selon toute vraisemblance, le procès se poursuivra en appel, au moins pour débattre encore et encore des intérêts civils.

la Secte OKC condamné

Source :

Article l’Avenir papier par Jean-Pierre DE STAERCKE

#presse

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