Lettres au Gourou – Partie II #OKCinfo

Suite aux évènements de 2010 relatés dans “Lettres au Gourou”, Tenzang – une des personnes ayant grandi au sein d’OKC puis étant parti en Inde étudier tour à tour la médecine traditionnelle tibétaine, l’astrologie tibétaine puis la philosophie tibétaine – a eu un échange avec Robert Spatz. Ces lettres seront publiées ici en intégralité et numérotées pour pouvoir facilement suivre leur ordre chronologique.

 

// Lettre N°1 : Tenzang à Robert Spatz

 

Le 23 Novembre 2010, Bir, Inde.

Cher Lama Kunzang,

Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas écrit. J’ai pu lire votre réponse aux lettres anonymes qui vous ont été adressées récemment, et j’aimerais y réagir en quelques lignes. Je tiens tout d’abord à préciser que je comprends, sympathise et supporte le mouvement qu’elles ont engagé, mais je n’ai pas rédigé ces lettres.

Je me souviens encore de la dernière fois ou nous nous sommes vu. Vous habitiez alors dans votre petite maison près de Charleroi. Vous m’aviez donné quelques conseils pour le voyage : de vous écrire une fois par mois pour ne pas perdre contact, de ne pas sauter sur chaque jeune fille qui se présenterait, de suivre les conseils de Rabjam Rinpotché et bien sûr, de bien étudier.

Ces conseils m’ont beaucoup aidé pendant mes quelques premières années passées en Inde. J’aime même dire que le fait de devoir vous écrire une fois par mois a été salutaire pour le jeune homme parti à la conquête du vaste monde que j’étais. Et j’avais toutes les raisons d’être si courageux et enthousiaste: j’étais épaulé par le parfait Bouddha Lama Kunzang, et je représentais sa noble famille d’Ogyen Kunzang Choling en orient !

Après quelques années passées dans les monastères à étudier le tibétain puis la philosophie, mes courriers se firent de plus en plus rares et finirent par s’arrêter. Je commençais à saisir intellectuellement quelques concepts de base du Bouddhisme. Tout à coup, le parfait Bouddha Lama Kunzang n’était plus un Bouddha, pas plus que ne l’étaient tous les autres lamas de village. Les moines n’étaient plus des boddhisattvas, les tibétains le peuple choisi !

Et puis il y a eu mes retours en Europe, avec toutes les questions de mes amis d’enfance, la venue du Yangsi, les doutes, le Khenpo plein de dévotion pour vous, la confusion et surtout une curiosité frénétique, suivie d’un étonnement révolté, finalement transformé en tristesse impuissante.

Quand j’ai été le voir, Jigmé Khyentsé Rinpotché a essayé de me raisonner : « A part un Bouddha, aucun être sensible ne peut juger un autre être sensible ! », « Quoi que tu fasses ou dises, soit toujours certain que seule la compassion te guide. » m’a-t-il dit. Mais cela ne m’a pas suffit, et au plus fort de ma crise d’adolescence spirituelle, je ne vois ma résolution que renforcée par ces récents événements que certains jugent ‘d’inutilement lourds, trop lourds’.

Je ne contrôle pas mes émotions et suis pleinement conscient du ridicule dans lequel je m’enfonce moi-même, mais je ne pense pas pouvoir résister plus longtemps à la faim de clarté et de vérité qui me tyrannise. [T*****, adepte vivant auprès de Robert Spatz] me disait récemment : « Lama Kunzang est un Bouddha comme nous tous, ceux qui le considèrent comme un être éveillé sont comme la vieille à la dent du Bouddha de l’histoire. ».

Je dois avouer que pendant bien des années je ne me suis adressé qu’au parfait Bouddha Lama Kunzang dans mes lettres et prières. Cette remarque avisée de [T*****, adepte vivant auprès de Robert Spatz] me fait aujourd’hui avancer la question suivante : « Si Lama Kunzang est aussi Bouddha que la dent de l’histoire, qui est donc la dent de chien ? ». (NDLR : cliquez ici pour découvrir l’histoire de la dent de chien)

J’aimerais ainsi pour la première fois m’adresser directement à l’humain Robert Spatz et lui poser quelques questions dans l’espoir de mettre fin à cette crise spirituelle.

 

  1. On a beaucoup dit et raconté au sujet de votre relation avec Kangyur Rinpotché, comme par exemple l’histoire qui dit que vous auriez été mandaté par Kangyur Rinpotché pour ouvrir un centre au nom de son monastère, ou encore qu’il vous aurait demandé de lui montrer une carte de la France où il aurait pointé du doigt l’emplacement du Château de Soleils et dit : « Allez là, ça s’appelle Nyima Dzong ! ».

Cela pour ne pas citer les enseignements personnels et autres marques de reconnaissances qu’il vous aurait accordées. Sachant que vous ne parlez pas le tibétain et que beaucoup d’entre ceux qui étaient présents en même temps que vous à OKC Monastery n’ont souvenir de ces événements, j’ai parfois difficile à croire à ces histoires. Sont-elles des légendes qui sont passées par trop de bouches ou sont-elles des récits véridiques ?

 

  1. Après mes quelques années passées en Asie, j’ai eu la surprise de voir que le Bouddhisme que vous enseignez n’est pas le même que le Bouddhisme des tibétains. C’est en prenant le temps de discuter avec certains des anciens et en regroupant mes souvenirs d’enfance que j’ai pu cerner plus nettement les différences.

Je parle par exemple des initiations de Tara et de Gourou Rinpotché durant respectivement huit et dix jours, des initiations des 4 éléments, des rituels pour choisir un yidam consistant à tourner sur soi-même jusqu’à en tomber à terre, des explications de textes comme le Pema-Thang-yig sensées mener à l’éveil en deux semaines, du Karmayoga garantissant l’illumination en faisant la vaisselle ou en coupant des carottes, des rituels guérisseurs comprenant l’insertion d’objets rituels dans des orifices pas très catholiques (ou sont-ce là peut être les prémices de la gynécologie spirituelle ?), du Dzogchen tzigane du voyage, des visualisations fumantes de new-agisme enseignées aux élèves de yoga, de la terre sacrée de Nyima-Dzong où il suffit d’habiter pour être sauvé, des promesses d’éveil ô combien trop gratuites, des briseurs de samayas parce qu’ils vous remettent en question, et j’en passe.

En envisageant votre enseignement sous une nouvelle lumière, j’ai plus l’impression de voir un prof de yoga belge éclairé à souhait jouant aux apprentis sorciers tibétains qu’un Lama de la tradition Bouddhiste Nyingmapa (excusez mon choix d’expression). Je n’ai rien contre le joyeux spiritisme ou l’innovation spirituelle adventiste mais je ressens quand même un petit pincement au coeur à chaque fois que je me dis : ‘Tout cela a été présenté à mes parents comme l’enseignement du Bouddha et de Gourou Rinpotché, de surcroit celui des traditions de Dilgo Khyentsé Rinpotché et de Kangyur Rinpotché…’.

Vous qui ne juriez que par l’authenticité des lignées de Maîtres comme Kangyur Rinpotché, Dudjom Rinpotché et Dilgo Khyentse Rinpotché, de qui avez-vous donc reçu la lignée de transmission de ces enseignements aux airs prodigieux ? Je trouve assez curieux que vous sachiez donner des initiations traditionnelles sans même comprendre le tibétain ou sans savoir faire des tormas alors qu’à ce jour aucun texte d’initiation n’a été traduit du tibétain !

De quel enseignement Bouddhiste tirez-vous donc le Karmayoga, la pierre de fondation de votre noble Famille ? Que se passe-t-il dans votre esprit quand vous revoyez les parents des enfants à qui vous aviez promis l’éveil à 22 ans ? Durant toutes ces années, n’avez-vous pas un peu perdu de vue votre devoir d’exemple éthique en tant que Lama au milieu des fastes de votre train de vie quotidien ? De quels samayas parlez-vous ? Des samayas de refuge ? Etant donné que vos connaissances en tant que Lama Bouddhiste ne vous autoriseraient pas à transmettre plus que le refuge, des loungs et des sermons, à quels samayas faites-vous référence ? En essence, vous êtes-vous contenté de transmettre

l’enseignement du Bouddha ou avez-vous commencé une nouvelle lignée d’enseignements Bouddhiste ?

Si c’est le cas, permettez-moi de remarquer que dans le contexte Bouddhiste Vajrayana, une nouvelle tradition de techniques ou de pratiques doit au préalable être prouvée valable pour atteindre l’éveil, répétable par d’autres, et surtout éprouvée et approuvée par des maîtres de la lignée (éveillés ou sur les Boumis de préférence). Cela s’est-il passé pour votre enseignement ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi le présenter comme du Bouddhisme traditionnel Nyingmapa ?

 

  1. Voilà dix longues années que vous souffrez d’une maladie grave qui ne vous permet pas de quitter votre lit et une ambiance de paix et de silence total. Vous n’avez même pas pu recevoir les enseignements de Kyabje Trulshik Rinpoche la dernière fois que vous l’avez invité. Certains médecins qui vous on traité disent que vous souffrez en fait d’anxiété et de problèmes nerveux dût au stress.

Etonnant pour un maître de méditation quand on pense par exemple au 16eme Karmapa qui enseignait souriant et détendu sur son lit de mort tout en assurant à ses médecins qu’il ne ressentait pas la moindre douleur. Ou encore à Ama-la qui, malgré un état de santé de loin plus grave que le votre, insistait à recevoir tous les enseignements qu’on donnait la où elle se trouvait, et recevait encore tous ceux qui voulaient la voir quelques jours avant son départ.

Quoi qu’il en soit, depuis le début de votre maladie vos disciples culpabilisent en pensant être vos tortionnaires parce qu’ils ne vont pas assez aux offices du matin et du soir. Comment se fait-il que vous ne puissiez pas, simplement par compassion pour vos fils et filles que vous visualisez tous les jours, envoyer ne fut-ce qu’une seule communication vidéo quelques fois par an ?

Vous recevez assez souvent vos proches (comme l’élite communautaire ou encore les archanges) et votre famille, serait-ce encore une fois le manque de bon karma de vos disciples qui vous empêche de le faire ? Dans un tel cas, comment pesez-vous le karma de vos disciples ?

 

  1. J’ai récemment pu discuter brièvement avec votre fils Perceval Jampa qui m’a confirmé un bruit de couloir que j’avais entendu il y a bien longtemps. Perceval serait la réincarnation de Kangyur Rinpotché. En répondant à mes nombreuses questions amusées, il m’a dit qu’il enseignait le Bouddhisme sous sa forme dites ‘Dzogchen du Voyage’ à ses deux disciples en cure de désintoxication et qu’il lisait dans les pensées (le minimum requis pour commencer à avoir des disciples, vous le savez bien) grâce à son don de psychologue pour analyser les mouvements et expressions des gens.

Cette pâle caricature de Gourou en début de carrière m’a réellement profondément attristée. L’avez-vous reconnu vous même comme Yangsi de Kangyour Rinpotché pour assurer la succession à la tête de votre communauté, ou a-t-il véritablement été reconnu par les maîtres de la lignée ? Dans ce cas, pourquoi n’a-t-il pas été pris en charge au moins par la famille et les disciples de Kangyur Rinpotché ? Si vous l’avez reconnu vous-même, ne pensez-vous pas avoir suffisamment abimé sa vie ?

 

  1. Je suis tout à fait conscient du fait que vous n’avez pas pensé la communauté, pas plus que vous ne l’avez crée ou même voulue, mais il se fait que vous vous êtes laissé octroyer le titre de directeur spirituel et, plus maladroitement, temporel de cette aventure. Ayant longtemps jouis des avantages que ce statut sous-entendait, qu’avez-vous prévu pour nos parents vieillissant mais sans retraite, qui vous ont littéralement donnés plus de la moitié de leur vie (ceci de façon tout à fait légitime bien entendu, je pense à mon père par exemple).

Pour vous dire les choses franchement, d’humain à humain, je respecte profondément le fait que je vous doive presque tout dans cette vie : de mon lieu de naissance à mon éducation, de mes vaches au Bouddhisme ou encore à mes études en Inde. Je parais peut-être réagir en adolescent réactionnaire en colère qui peine à s’affirmer, mais je crois sincèrement que ce n’est pas le cas. Je n’ai aucune raison de vous en vouloir et je ne vous écris maintenant que par pure incompréhension et par étonnement.

Malgré vos idées de génie, votre charisme et votre volonté sans faille, j’ai le sentiment

que comme tant d’autres Lamas en occident, vous vous êtes laissé emporter par le revers de l’effet ‘dent du Bouddha’. Quand on sait que ce qui sauvera les autres est la dévotion qu’ils pourront générer envers le support sur lequel ils projettent leur Tatagatagarbha, n’est-il pas si confortable de se laisser bercer par les quatre plaisirs d’entre les 8 dharmas mondains ?

Cette pratique ne fonctionne hélas que si nous savons nous tenir au moins aussi tranquille qu’une dent de chien ! N’étant pas Bouddha moi-même je n’oserais vous étiqueter de la sorte, mais je ne peux ignorer cette possibilité après avoir vu tant d’autres Lamas se prendre dans le piège. Cela dit, vous êtes peut-être l’unique exception qui confirme la règle.

Je ne peux m’empêcher de penser à mon ami Lama Tenpa Dargye de Kagyu Ling, qui s’est retrouvé dans une situation plus que délicate après avoir détourné de l’argent, débauché des retraites de 3 ans, ou même bu et partouzé au nom du Vajrayana. Malgré son triste palmarès c’est un des Lamas que j’admire le plus, cela pour sa sincérité et son courage à dire : ‘J’accepte. Tout est vrai. J’ai fait tout cela mais c’était sous l’emprise des émotions. Cela n’avait rien à voir avec du Bouddhisme et je vous supplie de ne pas suivre mon exemple !’.

« Ton point de vue est une version simplifiée des choses d’un jeune nouveau moine qui a étudié quelque chose dans une source mais qui n’est pas forcement la vérité ! », m’a dit [T*****, adepte vivant auprès de Robert Spatz]. Elle a sûrement raison et même dans le pire des cas, je ne pense pas que vous soyez quelqu’un de foncièrement mauvais, mais il me semble que vous avez un peu perdu le contrôle de la situation en vous laissant dépasser par la force des événements.

J’espère que vos réponses me prouveront le contraire. Je me réjouis donc en me disant que par la présente je vous donne l’opportunité de clarifier certains des doutes qui vous tiennent dans cette position difficile. Quoi qu’il en soit, que vous soyez le parfait Bouddha Lama Kunzang ou simplement l’humain Robert Spatz, je vous prie de répondre à ces quelques premières questions au plus vite pour éclairer ces incompréhensions que certains de ceux qui ont écrit cette lettre et moi-même avons à votre sujet.

 

Bien cordialement,

Tenzang.

 

P.s.: Je tiens à préciser encore une fois que tout ce que j’ai écrit ici ne provient QUE de mon esprit malade et névrosé. Je confesse toute pensée négative qui aurait pu surgir dans mon esprit durant la rédaction de la présente. Je suis conscient de peut-être aller à l’encontre de la volonté de mes Maîtres comme Shechen Rabjam Rinpotché ou Jigmé Khyentsé Rinpotché en écrivant ces lignes mais je ne peux plus supporter l’ambiance de chaos dans laquelle sont plongés un bon nombre de mes amis de coeur et moi-même.

Je ne partagerais cette lettre qu’avec ceux qui vous ont adressé les deux mails anonymes, mais le silence étant une forme d’approbation, je n’aimerais pas devoir donner plus de peine à vos disciples proche comme mon père en rendant ce courrier public.

 

// Lettre N°2 : [T*****, adepte vivant auprès de Robert Spatz] à Tenzang

 

Tenzang,

Concernant ton email du 23 courant, je voudrais t’informer que Pema Wangyal Rinpoché  va venir bientôt visiter Lama Kunzang à Dechen Chöling*,  et que c’est à ce moment-là qu’il sera donné suite à ton courriel.

[T*****, adepte vivant auprès de Robert Spatz]

*NDRL : Maison de Robert Spatz en Espagne où il vivait avec des disciples

// Lettre N°3 : Robert Spatz (qui signe kundor) à Tenzang, nous préservons la mise en page originale. Le lecteur attentif notera que ce qui suit la signature «kundor», formaté différemment, semble avoir été ajouté à la réponse de l’auteur de la lettre… Libre au lecteur d’interpréter la ou les raisons de cet ajout.

 

Tenzang,

J’ai reçu ton courriel, je l’ai lu avec attention ainsi que Pema Wangyal Rinpoché. Je suis heureux de constater que mes quelques conseils donnés avant ton départ ont pu t’être de quelque utilité; et aussi que tu étudies au monastère à Bir.

Cependant le ton de ta lettre n’est pas celui d’un pratiquant du Dharma. Tu dis que tout ce que tu écris ne provient que de ton esprit malade et névrosé, que tu ne contrôles pas tes émotions. Effectivement, tous les êtres ont des névroses et sont soumis aux concepts et émotions, mais la pratique du Dharma est le remède.

Tu dis aussi que consciemment tu vas à l’encontre de la volonté de tes Maîtres, que tu ne respectes pas leurs paroles et conseils à ton égard, que la faim de clarté et de vérité te tyrannisent ; ces propos ne sont pas ceux d’un pratiquant du Dharma, ni même d’un étudiant du Dharma, encore moins d’un moine bouddhiste.

Or tu as la chance de vivre dans un monastère; donc, bien que tu aies de nombreuses activités et beaucoup d’heures d’études, ton emploi du temps prévoit sans aucun doute une large part à la pratique et tes Maîtres t’y encouragent sûrement.

Il est donc inutile de te torturer, suis ton chemin, approfondis-le avec ton coeur.

J’aurais voulu te répondre de façon circonstanciée mais Pema Wangyal Rinpoché m’a dit et expliqué qu’il est vain de le faire par écrit;  de plus mon état de santé ne me le permet pas.(je souffre d’une maladie handicapante; je ne sais pas ce que  »certains médecins » qui ne m’ont pas vu depuis des années auraient pu te dire, mais il est vrai que l’affaire judiciaire, aussi brutale qu’imprévue, l’emprisonnement, les accusations infondées,l’inquiétude vis-à-vis de ma famille et de mes étudiants, alors que j’avais déjà une santé fragile en raison d’un grave accident dans ma jeunesse, tout cela m’a profondément affecté.)

Aussi Rinpoché propose de te recevoir lui-même, dès que possible, pour, comme tu dis, »clarifier » ton mental et t’aider à dissiper tes doutes. Moi-même,quand tu reviendras en occident, je serais très content , si tu as des questions à poser, d’y donner suite de vive voix.

Je t’engage à contacter Rinpoché pour un rendez-vous,et j’attends que tu me contactes quand tu viens en Europe.

Meilleures pensées,

kundor

D’ici là, je tiens à te préciser que je n’ai jamais été le directeur temporel de la vie communautaire,

qui a été constituée sans mon intervention, mes conseils étant d’ordre spirituel ou agissant sur demande. On est en effet souvent venu me demander un avis,que chacun restait libre de suivre ou non.J’y ai cependant mis une partie importante de ma vie, de mon patrimoine et de mes revenus.

D’autres que moi pourront te donner plus de détails si tu le veux.

Saches en tout cas que si j’avais voulu faire fortune j’aurais fait bien autre chose.

La structure des sociétés communautaires a été décidée et organisée par les membres de la communauté afin d’assurer à chacun une couverture sociale adéquate. Je crois d’ailleurs pouvoir dire qu’il s’agit de la seule communauté religieuse qui offre un tel statut.

Tu me dis que le bouddhisme en Asie ne serait pas le même que le bouddhisme que j’enseigne. Il est certain que la vie dans Ogyen Kunzang Chöling en occident ne peut pas être celle que tu as vécue dans un monastère tibétain-(Quoique tu ne serais pas satisfait de l’organisation des monastères tibétains puisque tu en as critiqués)- Il s’agit d’une communauté non monastique devant en outre subvenir à ses besoins. Cela influence considérablement l’organisation et la manière de vivre. De plus, les membres sont occidentaux et non tibétains.

Il convient donc de ne pas confondre l’enseignement et la manière de le donner.

En l’espèce, il convient de distinguer l’enseignement et les nécessités de la vie communautaire en occident et puis de considérer les liens entre les deux,qui sont uniques.

La manière d’enseigner peut prendre de multiples formes. Il convient de faire la part entre le fond et la forme.

Chogyam Trungpa Rinpoché en s’installant en occident a dû développer de nouvelles méthodes qui n’étaient pas celles qui lui avaient été enseignées en Asie.

Sans vouloir me comparer à un grand maître, j’ai tenté pour ma part, bien plus modestement, de trouver dans nos traditions européennes certains aspects qui me semblaient utiles et intéressants, plus adaptés à des pratiquants européens, et aussi avec lesquels je me sentais plus en phase.

Il s’agit de tentatives dont j’assume la responsabilité. Je n’ai pas tenté de recopier ce qui se passe dans un monastère tibétain. La discipline monastique a certaines exigences,déjà très codifiée par une longue expérience.

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